Almadina Concept

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04.12.2009 - Premier recensement des agents de l'Education touchés par l'amiante

La Rubrique – Le Développement Durable :

 

 

Premier recensement des

agents de l'Education

touchés par l'amiante

 

L'éducation nationale compte aussi ses victimes de l'amiante. Selon un premier recensement réalisé par le ministère, ils sont même nombreux à y avoir été exposés.

Ce document confidentiel, que Le Monde s'est procuré, établit un état des lieux à partir de 6 125 questionnaires remplis par des agents nés en 1949 et avant.

Professeurs ou techniciens, sept "répondants" sur dix sont considérés comme ayant été exposés. De manière faible pour la majorité d'entre eux (61 %), intermédiaire pour 6,8 % et forte pour 2,2 %. Trois sur dix n'ont pas été exposés.

 

Si le SNES (FSU), première organisation représentative des enseignants du secondaire, trouve ces chiffres "inquiétants", la directrice des ressources humaines du ministère appelle à la prudence. "Il s'agit d'une exposition faible, relève Josette Théophile. Par rapport aux ordres de grandeur que l'on trouve dans l'industrie, ces résultats ne sont statistiquement pas inquiétants. Lorsque c'est nécessaire, un suivi médical sera proposé, sans doute avec scanner, et nous serons sûrement rassurés pour une partie non négligeable des agents." Le docteur Lucien Privet, expert en santé du travail, souligne lui aussi qu'"il ne s'agit pas d'expositions fortes".

 

Dans un ministère qui emploie 1 million de personnes, ces chiffres sont attendus avec impatience. D'autant qu'avec l'explosion scolaire des années 1970, beaucoup d'agents ont travaillé dans des bâtiments où l'amiante était présente, qui se sont souvent vite dégradés. Si l'amiante a été interdite en France dès 1997, le ministère de l'éducation nationale n'a lancé un "plan d'action" qu'en 2005, avant de recenser les personnels à risques à partir de 2007.

 

Ceux qui ont été ciblés en priorité sont les plus âgés, nés en 1949 et avant. Les maladies liées à l'amiante, comme les fibroses ou les cancers, se déclarent longtemps après l'exposition, il faut souvent attendre plusieurs décennies.

 

"Sous-estimation"

 

Parmi les agents qui ont répondu, certains ont reçu le questionnaire directement chez eux, parce que leur activité a été jugée particulièrement à risque : techniciens de laboratoire, agents techniques, professeurs de physique-chimie ou d'éducation physique et sportive, mais aussi des filières technologiques ou professionnelles (bâtiment, électricité, mécanique auto, etc.). Le recensement montre d'ailleurs que les victimes les plus fortement exposées sont souvent des enseignants qui n'étaient pas à ce moment-là sous statut éducation nationale. Un phénomène très fréquent dans les filières où les professeurs sont aussi des professionnels.

 

Il aura donc fallu attendre plus de dix ans pour ce premier état des lieux. Le SNES regrette "une sous-estimation de l'importance de la question" par l'administration, ce qui a entraîné "retard et inertie". "Notre souci, explique le SNES, c'est que plein de gens sont partis en retraite depuis sept ou huit ans sans avoir eu ce questionnaire."

Et les élèves ? Leur exposition potentielle, moins longue que pour les personnels, "n'est pas de nature à déclencher une prévention", observe-t-on au ministère. Cependant, prévient le docteur Privet, "si on trouve beaucoup d'atteintes chez des professeurs qui ont fréquenté tel établissement, il faudra s'intéresser à leurs élèves".

Source : Le Monde



04/12/2009
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