29.04.2009 - La Grippe Porcine : Un virus qui joue à saute-frontières
LA GRIPPE PORCINE :
Un virus qui
joue à saute-frontières
Devant l'inquiétante propagation de la maladie, les échanges d'informations et de savoir-faire restent le meilleur moyen pour l'enrayer.
Un panneau de prévention à l'aéroport international Incheon, Corée du Sud
On dit qu'un mensonge peut quasiment faire le tour du monde avant que la vérité commence à se faire jour. On pourrait en dire autant d'un virus grippal mutant. La grippe porcine qui se propage au Mexique depuis une quinzaine de jours a déjà atteint New York et
Le Mexique est en état de confinement. Le président Felipe Calderón a ordonné la fermeture des écoles et l'isolement des malades. Des messes et des matchs de football ont été annulés. La majorité des bars et des restaurants de Mexico ont fermé leurs portes. L'OMS va décider dans les jours qui viennent de l'opportunité de recommander aux populations de ne pas se rendre au Mexique – une mesure qui avait déjà été utilisée en 2003, lors de l'épidémie de SRAS en Chine méridionale. Les effets d'une telle recommandation pourraient toutefois être insignifiants, étant donné que le virus a déjà dû se propager hors des frontières du Mexique.
Il est à noter que des incertitudes persistent autour du nouveau virus. Au Mexique, il a surtout contaminé de jeunes adultes possédant un système immunitaire résistant, ce qui est assez inquiétant car ce schéma est similaire à celui de la pandémie de grippe de 1918 [voir article ci-dessous]. Mais, aux Etats-Unis, le virus a principalement touché de jeunes enfants et il semble moins virulent. Il est possible que la gravité de la maladie au Mexique soit due à la propagation dans le pays d'un deuxième virus n'ayant aucun rapport avec le premier et moins apte à franchir les frontières. Il faut espérer que ce soit le cas. Mais cet espoir ne doit pas nous dispenser d'envisager le pire. C'est sans aucun doute l'avis de Margaret Chan, la directrice générale de l'OMS.
Fort heureusement, dans la mesure où les gouvernements et les autorités sanitaires se préparent depuis longtemps à une épidémie meurtrière de grippe aviaire, ils devraient être relativement prêts à faire face à ce nouveau danger. Il est essentiel que les gouvernements des pays contaminés se communiquent les informations dont ils disposent sur les foyers de la maladie. Le premier décès survenu au Mexique en raison de la grippe porcine remonte au 14 avril, mais les échantillons de mucus n'ont été envoyés au Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) que cinq jours plus tard. Si la procédure avait été plus rapide, les chances d'empêcher la propagation du virus auraient peut-être été plus grandes. Même si elle est effectuée collectivement, comme il est à souhaiter, la mise au point d'un vaccin contre la grippe porcine prendra du temps. D'ici là, la meilleure chose à faire pour les gouvernements sera d'acheminer des stocks d'antiviraux comme le Tamiflu dans les régions qui en ont le plus besoin.
L'essentiel est de mener la bataille ensemble. Faire appel à des mesures protectionnistes face à une pandémie de grippe serait tout aussi contre-productif que de limiter les échanges face à une récession mondiale. Notre meilleure défense contre la mondialisation de la maladie est une coopération mondiale.
Source : Le Courrier International
A découvrir aussi
- 26.10.2008 - A Méditer . . . : Le professeur s'est suicidé après de fausses accusations
- 04.07.2009 - A Méditer : Portugal . Un Ministre Démissionne à Cause d'Une Grimace
- 01.11.2009 - Eclairage : Le nommage sur Internet va dépasser les caractères romains
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1685 autres membres