Almadina Concept

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08.11.2009 - Les Ressources Naturelles . L'Eau : L'Etat des Lieux

Les Ressources Naturelles :

 

Etat de l'environnement :

 

L’Eau

 

Etat des Lieux « NDLR »

 

INTRODUCTION

 

Les ressources hydriques dont dispose le Maroc sont limitées. Les ressources en eau renouvelables sont évaluées à 29 milliards de m3/an, soit un peu plus de 1 000 m3/hab/an. Les ressources qui peuvent être techniquement et économiquement mobilisables ne dépassent pas 21 milliards de m3/an, soit en 1996, 830 m3/hab/an et 411 m3/hab/an en 2020 selon les projections de la Direction Générale de l'Hydraulique (DGH).

Elles sont, par ailleurs, soumises à des variations cycliques extrêmes. Des cycles de sécheresse aiguë ont des conséquences importantes sur l’économie nationale, notamment agricole (chute de la production céréalière).

L’eau déjà rare, est aussi soumise à l’augmentation continue des besoins, due à l’évolution rapide de la population, à l’amélioration du niveau de vie, au développement industriel et à l’extension de l’agriculture irriguée. Ces pressions sur les ressources en eau s’accompagnent d’une dégradation croissante et de plus en plus grave de leur qualité.

 

ETAT

 

Les services du Ministère de l’Equipement mènent depuis quelques années, l’inventaire national de la qualité des ressources en eau, qui permet de dresser des cartes de qualité, obtenues par comparaison des résultats des analyses physico-chimiques et bactériologiques. Ces analyses sont réalisées tout au long de l’année.

Les résultats de la campagne 1998/1999 peuvent être résumées comme suit :

  • Qualité globale des eaux souterraines :

- Bonne au niveau de 22,5% des stations ;
- Moyenne au niveau de 32% des stations ;
- Dégradée au niveau de 46,5 des stations .

  • Qualité globale Eaux superficielles :

- Bonne à très bonne au niveau de 53% des stations ;
- Moyenne au niveau de 10% des stations ;
- Maximum de points de mauvaises qualité au niveau des bassins de Sebou et Loukous.

  • Qualité globale des eaux des principales retenues de barrage : Bonne à moyenne à l'exception des retenues de Lalla Aicha, Melleh et Mansour Eddahbi

Figure 2.1 : Distribution des stations d’eau de surface et souterraine selon la qualité

 

PRESSION

 

Les ressources en eau du pays sont sujettes à des pressions croissantes et continues. Ces pressions peuvent être résumées en trois facteurs :

• L’intensité de l’utilisation des ressources en eau par secteur
• Les flux de pollution .
• L’envasement des retenues de barrages.

 

Intensité d’utilisation des ressources en eau par secteur

 

Les ressources en eau renouvelables sont évaluées à 29 milliards de m3/an, soit environ 1 000 m3/hab/an. Les ressources qui peuvent être techniquement et économiquement mobilisables ne dépassent pas 21 milliards de m3/an, soit en 1996, 830 m3/hab/an et 411 m3/hab/an en 2020 selon les projections de la Direction Générale de l'Hydraulique (DGH) (Figure 2.2).

Sur les 13,450 milliards de m3 mobilisés en 1999-2000, 80% ont été utilisés en irrigation et les 20% restants sont répartis entre le secteur industriel et l’alimentation en eau potable.

 

La confrontation des ressources en eau mobilisables et des besoins de l’agriculture, de l’industrie et de la population annonce un déficit général en 2020. Dans certaines régions, cette comparaison annonce à court terme, un « stress hydrique » prononcé, dû à l’inégale répartition des ressources.

 

Figure 2.2. Evolution des volumes mobilisés et mobilisables en m3/hab/an

Flux de pollution

 

Pollution domestique :

 

Le volume total des eaux usées domestiques évacué est estimé à environ 370 Mm3. 48% de ces eaux sont déversées dans le réseau hydrographique ou épandus dans le sol (le reste est évacué vers la mer). Ces eaux usées véhiculent une charge polluante évaluée à environ : 131 443 Tonnes de Matières Oxydables, 25 981 Tonnes d’Azote et 3 847 Tonnes de Phosphore.

 

Pollution industrielle :

 

Les eaux usées industrielles sont estimés à 964 Mm3. 2% de ces eaux, soit 19,3 Mm3, sont déversées dans le réseau hydrographique ou épandu sur le sol (le reste est évacué vers la mer). Ces eaux usées véhiculent une charge polluante évaluée à environ 26 640 Tonnes de Matières Oxydables, 2 770 Tonnes d’Azote, 60 Tonnes de Phosphore , 70 Tonnes de Chrome.

 

Pollution agricole :

 

Le problème de la pollution diffuse se pose surtout dans les régions agricoles irriguées, où la conjonction de plusieurs facteurs (climat, type de sol, profondeur de la nappe, qualité d’eau d’irrigation, intensité d’application des engrais et produits phytosanitaires) concourt à la dégradation de la qualité des eaux souterraines. Cette dégradation se manifeste généralement par une augmentation de la teneur en nitrates et de la salinité. Il a été estimé que 85OO tonnes d’Azote et 15 tonnes de pesticides ont été utilisés en 1994.

 

Envasement des retenues de barrages

 

Chaque année l’envasement diminue la capacité totale des infrastructures hydrauliques nationales. Ces pertes de capacité sont estimées à 50 Mm3/an (quantité d’eau nécessaire pour irriguer 6 000 ha/an), soit une diminution de 0,5% par an.

 

REPONSE

 

Population desservie par un réseau d’assainissement.

 

La quasi-totalité des villes grandes et moyennes dispose d’un réseau d’assainissement collectif. Cependant, certains quartiers sont encore assainis en système autonome. Le taux de raccordement moyen est estimé à environ 70% pour la totalité des centres urbains (76% pour les grandes villes; 67% pour les villes moyennes, 40% pour les petits centres).

 

Population raccordée à une station d’épuration et taux de traitement.

 

Les dispositifs d’épuration destinés à la lutte contre la pollution par les eaux usées urbaines sont absents ou insuffisants. Actuellement, le Maroc dispose de 63 stations d’épuration dont 26 fonctionnelles. La population desservie par l’ensemble de ces stations, représente moins de 8% de la population urbaine du pays.

 

Réglementation

 

L’adoption de la loi 10-95 sur l’eau a constitué une étape essentielle dans la mise en oeuvre d’une gestion intégrée des ressources en eau en créant un contexte favorable au développement des instruments juridiques, institutionnels et financiers dans le domaine de l’eau, contexte qu’il faudrait rapidement mettre à profit par l’élaboration, l’adoption et la mise en oeuvre des textes d’application. Ce qui permettra d’organiser la répartition et le contrôle de l’utilisation des ressources et d’en assurer la protection et la conservation.

 

CONCLUSION

 

L’accroissement rapide de la demande en eau ainsi que la dégradation continue de la qualité des ressources va inévitablement accentuer les tensions entre utilisateurs et accélérer, à terme, l’épuisement des ressources.

Dans certains bassins hydrographiques la demande d’eau dépasse les ressources disponibles, provoque des pénuries chroniques d’eau et la surexploitation des aquifères.

Au Maroc, la confrontation des ressources en eau mobilisables et des besoins de l’agriculture, de l’industrie et de la population annonce un déficit général en 2020.

Dans certaines régions, cette comparaison annonce à court terme, un «stress hydrique» prononcé, dû à l’inégale répartition des ressources. En 1990, la dotation annuelle moyenne en eau par habitant était de 800 m3. En 2020, elle ne serait que de moitié, soit 400 m3.

Pour satisfaire les besoins en eau des différents secteurs, en constante évolution, des investissements d’un coût excessif seraient nécessaires et doivent être pris en charge par l’Etat et par le consommateur

L’alternative consiste en une politique de limitation de la demande aux besoins strictement nécessaires qui permettrait de :

  • Différer l’échéance de déficit
  • Economiser la ressource en adoptant les techniques modernes économes d’eau ;
  • Préserver la ressource contre la dégradation par les rejets urbains, industriels ou agricoles ;
  • Réduire le poids des investissements nécessaires à la satisfaction de la demande.

La gestion de la demande devrait donc être considérée comme une action prioritaire à mettre en oeuvre, avant toutes autres actions, telles que la réutilisation des eaux usées, le transfert d’eau entre bassins versants hydrauliques et le dessalement de l’eau de mer.

 

Source : Secrétariat d’Etat Chargé de

L’Eau et de l’Environnement



08/11/2009
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