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20.11.2008 . Les Variétés - La France : Les terrasses de bars bientôt privées de leurs parasols chauffants?

La Rubrique – Les Variétés :

La France :

Les terrasses de bars bientôt privées de leurs parasols chauffants ?

 

Le 1er janvier 2008, le décret interdisant de fumer dans les lieux publics entrait en vigueur, incluant indistinctement les bars, brasseries et discothèques entre autres. Pour faire face à ce coup dur qui menaçait de faire fuir une clientèle notamment composée de fumeurs, certains gérants d’établissements eurent recours à des solutions alternatives dont la plus pratiquée fut l’acquisition de parasols chauffants extérieurs.


Mais, alors qu’ils n’ont cessé de se multiplier au cours des derniers mois, ces radiateurs d’extérieur pourraient prochainement disparaître des terrasses des cafés. C’est du moins l’ambition de Noël Mamère, d’Yves Cochet et de Martine Billard, trois députés Verts à l’origine d’une proposition de loi visant la suppression de ces systèmes de chauffage énergivores. Invoquant une totale contradiction avec la politique environnementale actuelle du gouvernement, les trois auteurs du texte pointent du doigt la non-conformité de ce type d’équipement avec une réglementation de plus en plus stricte relative à la consommation énergétique du bâtiment. En atteste la loi de programme du 13 juillet 2005, laquelle a considérablement renforcé les critères de performance énergétique et les caractéristiques thermiques des constructions nouvelles comme du parc immobilier ancien. Alors que l’Etat consacre une part de son budget à financer des crédits d’impôts en vue de soutenir financièrement les particuliers soucieux d’optimiser la performance énergique de leur logement, il est impensable pour les trois représentants du parti Vert que l’on envisage encore la possibilité de gaspiller inutilement de l’énergie pour « chauffer la rue ».


Sourds aux arguments d’économies énergétiques, les tenants de bars et brasseries voient en ce projet de loi la mort annoncée de leur commerce. Pour ce secteur déjà en crise, le projet de loi tombe comme un couperet.

Farouchement opposé à cette initiative, le Synhorcat (Syndicat national hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs) exhorte à ne pas durcir des conditions d’exercice jugées déjà contraignantes, arguant que le chiffres d’affaires de la profession a enregistré en moyenne une chute de près de 8 % sur l’année. Parallèlement, le nombre de « défaillances d’entreprises » spécialisées dans les débits de boissons connaît une augmentation de plus de 56 % pour le 1er semestre 2008.

Convaincus du paradoxe que représente un chauffage destiné au plein air, les députés ont soumis à l’Assemblée nationale le 29 octobre dernier une proposition de loi renforçant le droit de regard du maire sur les équipements installés sur la voie publique. En effet, la mise en place des terrasses n’est valable que si elle fait l’objet d’une autorisation publique de droit de terrasse délivrée par le maire selon les règles en vigueur sur les autorisations de voirie. Dans l’hypothèse où le texte serait validé, « le maire ne pourrait ni octroyer, ni renouveler, pour des activités commerciales en terrasses […] un permis de stationnement sur la voie publique ou une autorisation de voirie, si cette occupation est accompagnée d’une installation de chauffage contrevenant aux normes de déperdition thermique déterminées par décret […] en équivalence avec la réglementation thermique en vigueur concernant le bâti ».

Si les difficultés que traverse le secteur sont bien réelles, l’impact que pourrait avoir la suppression des parasols chauffants sur la fréquentation des bars doit cependant être relativisé. Le fléchissement de la clientèle ne peut être intégralement mis sur le compte du confort accordé aux fumeurs alors que le contexte économique actuel, caractérisé par un pouvoir d’achat frileux, n’incite pas à multiplier les sorties et les dépenses qui leur sont associées.


Au final, le simple fait de se vêtir plus chaudement pourrait ainsi permettre d’économiser, pour chacun des gros réchauds à gaz retirés, un kg de propane brûlé et environ 3 kg de dioxyde de carbone
(1) rejetés pour une unique heure d’utilisation.

Source : Univers Nature

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1- A comparer toutefois à la dizaine de kilos de CO2/heure émit par une Twingo, ou à la trentaine s'il s'agit d'une grosse berline ou véhicule type 4x4


20/11/2008
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