20.12.2009 - L'Environnement : Les négociations sur le climat reprendront fin 2010 à Mexico
Les Changements Climatiques :
Les négociations sur le
climat reprendront fin 2010 à
Copenhague se vide sans qu'ait eu lieu le "grand soir" du climat. Au final, deux semaines de négociations chaotiques mais un extraordinaire foisonnement, avec des délégations venues de 193 pays. Et beaucoup d'amertume.
Des participants au sommet de
Copenhague quittent le Bella Center
Jamais rendez-vous n'avait suscité autant de passion et d'enthousiasme. Copenhague cristallisait tous les espoirs, la déception est immense: le Grand soir du climat attendra fin 2010 et la prochaine conférence de
Scène de théâtre pour les ONG, défilé de "people" verts, d'Al Gore à Wangari Maathai, rendez-vous altermondialiste: pendant deux semaines, du 7 au 18 décembre, Copenhague était "the place to be", rehaussée en clôture par le sommet de plus de 120 chefs d'Etat et de gouvernement portant la lourde responsabilité de sceller un accord déterminant pour l'avenir de l'humanité.
L'amertume domine
"J'espère que cela va donner quelque chose, parce que si cela ne donne rien du tout, moi, je
Au final, après deux semaines de négociations chaotiques mais un extraordinaire foisonnement, avec des délégations venues de 193 pays, l'amertume domine.
Pour John Hay, du secrétariat général de
Aucun calendrier
Mais c'est aussi un désenchantement, tant le résultat est loin des critères de réussite que les responsables de
L'accord de Copenhague ne répond ni aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés recommandés par la science (de -25 à -40% en 2020 par rapport à 1990), ni aux objectifs de long terme pour l'ensemble de la planète (- 50% en 2050).
Et surtout, il omet de fixer un calendrier jusqu'à la conclusion d'un traité contraignant, espéré courant ou fin 2010 dès lors qu'il était évident qu'un "Protocole de Copenhague" n'était plus à portée.
Sa vertu tient essentiellement à son existence, à l'issue d'un processus de négociation mené à la cravache par une présidence danoise déterminée à aboutir, au risque d'afficher des positions très pro-américaines - pour s'assurer du retour des Etats-Unis dans le jeu climatique - et de violenter parfois les règles du multilatéralisme.
Copenhague débordée
Ejectée en fin de parcours par son Premier ministre, Connie Hedegaard, qui reconnaissait samedi sa déception, s'est attirée les foudres et même la hargne des pays en développement.
Débordée par son succès, la petite capitale danoise, sur les dents à l'approche et pendant l'événement, a été contrainte d'envoyer certains de ses visiteurs à plus de
La police danoise, qui avait affiché sa volonté de fermeté, a fait preuve d'un zèle peu commun, procédant à plusieurs centaines d'interpellations préventives lors des manifestations.
Les militants de Climate Justice Action (CJA), qui fustigent une "diplomatie climat" inefficace, ont dénoncé une réaction policière "disproportionnée et arbitraire". "C'est comme un match de football, nous écartons les hooligans pour ne pas troubler la fête", ont répondu les forces de l'ordre.
Et la diplomatie climat continue. Chacun a déjà les yeux rivés sur la prochaine grande conférence, à
Samedi soir, dans le Bella Center déserté, la crainte des derniers délégués présents, à l'image de la rayonnante Dessima Williams, représentante de Grenade et des petits îles menacées par la montée des océans, était palpable.
Tous espèrent un sursaut salutaire l'an prochain. En sachant déjà que la prochaine grand-messe du climat ne suscitera plus la même mobilisation à travers le monde, des citoyens aux chefs d'Etat.
Source : Le Nouvel Observateur
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