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21.07.2008 : La Rubrique - La Conjoncture : Le brut vient de vivre une chute historique

La RubriqueLa Conjoncture :

Le brut vient de vivre une

 chute historique

 

 A l'avenir un terme s'impose: volatilité. En raison notamment de la géopolitique, de l'interprétation par exemple de l'issue de la réunion de Genève sur l'Iran le week-end dernier.

Quelle chute! La semaine dernière, le baril de pétrole nous démontrait qu'il pouvait descendre aussi vite qu'il savait monter. Il a ainsi perdu plus de 10% en quelques jours pour finir vendredi soir sur le marché à New York à 128,88 dollars. Pour rappel, le 11 juillet, il volait à 147,27 dollars. Un record sur un marché toujours aussi perclus d'incertitudes.

Prévisions Contradictoires

Durant cette semaine à nouveau historique, les regards étaient notamment tournés vers Genève où se tenaient ce week-end des discussions entre l'Europe et l'Iran sous le regard des Etats-Unis. L'apparent léger réchauffement des relations entre Washington et Téhéran a délesté la cause géopolitique de la hausse des prix du brut de quelques dollars. Comme l'escalade entre l'Iran et Israël était notamment parvenue, il y a quelques semaines, à faire bondir les prix de dix dollars. L'Iran est non seulement le quatrième producteur mondial de pétrole avec ses quelque 4 millions de barils par jour, mais il contrôle également le détroit d'Ormuz par où transite une part non négligeable des pétroliers abreuvant la planète d'or noir. Ces risques géopolitiques viennent en fait faire pression sur un marché considéré comme tendu, qui n'aurait pas la capacité à terme d'équilibrer offre et demande.

L'autre élément explicatif généralement avancé pour cette forte baisse des cours du pétrole réside dans les doutes sur la demande (voir ci-dessous). Les marchés ont en outre pris note de l'augmentation des réserves de brut américaines lors de leur évaluation hebdomadaire. Le tout alors que, comme à la hausse, les décisions des fonds et autres forces financières
accentuent le mouvement.

Qu'en sera-t-il cette semaine? A titre indicatif, les analystes interrogés régulièrement par l'agence Bloomberg sur leurs attentes hebdomadaires estiment à 45% que les prix vont continuer à baisser alors que 32% misent sur une hausse. Ceci dit, la semaine dernière, ils estimaient à 63% que les prix allaient continuer de grimper.

Tuer la Demande

Aujourd'hui, il sera tout d'abord intéressant de voir comment les marchés réagiront à la réunion genevoise sur l'Iran. A suivre également cette semaine les différents indices mesurant la santé économique américaine. Est notamment publié le Livre Beige de la Réserve fédérale, qui dresse le portrait de l'économie du pays, et la prise de température du moral des ménages, dont la consommation assure deux tiers du PIB.

Au-delà des indicateurs économiques et géopolitiques, les marchés tendront également l'oreille à la poursuite du débat qui oppose républicains et démocrates sur l'énergie. Et leurs nombreuses propositions visant à faire baisser les prix à la pompe en cette période électorale outre-Atlantique. Qu'il s'agisse de puiser dans les réserves stratégiques, de limiter la spéculation ou de relancer les forages au large des côtes américaines ou en Alaska. Le président George W. Bush a réitéré hier la nécessité de mettre au plus tôt sur le marché cette énergie made in USA. Et demande donc au Congrès de lever l'interdiction de forer existante.

Que les prix baissent à court terme, semble acquis pour les analystes de Goldman Sachs notamment en raison de la hausse des réserves de brut. Mais ils maintiennent qu'à plus longue échéance, les risques d'une plus forte volatilité à la hausse perdurent. Et de confirmer que, selon leurs estimations, le baril devrait se situer à 149 dollars à la fin de l'année en raison notamment du niveau toujours bas des stocks des pays occidentaux, élément qui les laisse vulnérables face à un choc d'offre, à toute rupture dans la chaîne d'approvisionnement.

Autre grande banque, Citigroup parle d'un prix du baril moyen de 117 dollars pour l'ensemble de l'année 2008 contre 72,20 en 2007 et 122,5 en 2009. A l'instar des analystes de First Energy Capital, beaucoup insistent sur les probables fluctuations du prix du baril dans une frange allant grosso modo de 110 à 140 dollars d'ici à la fin de l'année. Etant donné qu'au-dessus les prix tuent la demande et qu'au-dessous l'OPEP interviendrait pour soutenir les prix.

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Etats-Unis: moins 3%

Depuis le début de l’année, la consommation américaine de produits pétroliers a baissé de 3%. Une première en 17 ans, selon l’American Petroleum Institute (API). En cause, la hausse des prix et le ralentissement d’une économie américaine qui avale près d’un quart de la demande mondiale en pétrole évaluée à quelque 87 millions de barils par jour pour 2008.
Après le choc de l’effleurement récent des 150 dollars, certains estiment que l’on noir serait ainsi parvenu au point sensible à partir duquel le prix détruit la demande. Notamment en termes de transport. Les comportements tendent en tous les cas à changer.

Ainsi, l’API relève une hausse dans cette baisse, celle de l’utilisation du diesel durant le deuxième trimestre. Un carburant utilisé surtout - et visiblement de plus en plus - dans le transport de marchandises. La semaine dernière, le gallon d’essence (3,78 litres) a atteint le niveau élevé de 4,11 dollars à la pompe avant de reculer quelque peu tout en restant au-dessus des 4 dollars. Ceci en pleine saison dite de haute consommation. En Suisse, on peut parler ces derniers jours globalement de stabilité. (AGD)

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Paradoxe Norvégien

La Norvège cultive le paradoxe d’être l’un des pays où le prix de l’essence est le plus élevé d’Europe, tout en étant le cinquième producteur de pétrole du monde. Cette singularité exaspère nombre de sujets de ce royaume scandinave.

«C’est très étrange! Nous avons énormément de pétrole et nous sommes un pays riche. Pourquoi devons-nous payer autant», s’interroge Per-Arne Skjerpingstad, un infirmier de 38 ans, remplissant le réservoir de sa Peugeot 307 dans une station-service d’Oslo pour 750 couronnes (plus de 150 francs).

Tandis que d’autres pays producteurs, comme le Venezuela et l’Arabie Saoudite, subventionnent grassement le prix à la pompe, le diesel en Norvège coûte 14,23 couronnes (environ 2,90 francs) le litre et la sans-plomb 95 dépasse les 2,80 francs le litre. Il s’agit des prix les plus élevés d’Europe, selon Bruxelles.

Et la Norvège en rajoute encore, alors que beaucoup de pays se concertent pour savoir comment baisser les prix du carburant. Elle vient en effet de relever une taxe de 0,05 couronne (0,06 euro) par litre d’essence et 0,10 couronne par litre de diesel. Sept Norvégiens sur dix seraient opposés à cette augmentation de taxe.

Source : Tdg.Ch



21/07/2008
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