Almadina Concept

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30.11.2009 - Polémique autour de la Charte Nationale de l'Environnement

La Rubrique – L'Environnement :

 

Polémique autour de la

Charte Nationale de

l'Environnement

 

La société civile

exclue du processus de

réflexion sur le texte.

 

Presque tous les participants à la rencontre organisée le 24 novembre dernier sur le thème de la «Contribution de la société civile à l'élaboration de la Charte Nationale de l'Environnement», par l'association Ribat El Fath à Rabat, ont dénoncé ce qu'ils estiment être la volonté d'exclure la société civile du processus de réflexion sur la préparation de cette Charte.

Ces accusations ont été adressées directement au gouvernement, mais aussi au Secrétariat d'Etat à l'Eau et à l'Environnement (SEEE) en tant que coordonateur des travaux de la Charte.

Pour sa part, le président de Ribat El Fath, Abdelkrim BENNANI, a regretté, par une déclaration,
l'absence de dernière minute d'un représentant du Secrétariat d'Etat Chargé de l'Eau et de l'Environnement, pourtant inscrit sur la liste des intervenants à cette rencontre sans avancer aucune explication. «Actuellement, il est prématuré de débattre du projet de la Charte avec la société», répond le SEEE. Quant à l'absence de son représentant à cette rencontre, le Secrétariat d'Etat dit «n'avoir pas été saisi officiellement pour participer à cette réunion et que l'inscription d'un cadre du département de l'Environnement à cette manifestation n'engage en rien ce département».
Pour le reste, certains intervenants ont exprimé leur désaccord quant à la démarche suivie par les pouvoirs publics dans l'élaboration de la charte. «Dès le début, la charte n'a pas fait l'objet d'une concertation. Elle est, en revanche, réalisée dans le silence des bureaux.

Il faut que la population y apporte sa contribution», a clamé Farid El Bacha, professeur universitaire, président du Centre marocain des études juridiques.
Mais la question qui taraude les esprits, reste à savoir si la charte serait-elle un document juridique à valeur constitutionnelle ou un texte à portée déclaratoire? Le plus surprenant, c'est que quatre mois après le lancement de cette initiative, personne ne peut y répondre.

Miloud Loukili, professeur universitaire et président de l'association marocaine des relations internationales, a entamé son intervention en citant l'ancien premier ministre britannique Winston Churchill (1874-1965): «Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il nous prenne par la gorge». M. Loukili s'est par la suite attardée sur l'expérience française en matière d'élaboration de sa charte de l'environnement. Dirigée par le paléontologue Yves Coppens, une commission a été constituée d'un ensemble de personnalités choisies pour la diversité de leurs compétences et de leurs approches, représentant tous les secteurs concernéspar la problématique de l'environnement: élus, experts juridiques et scientifiques, représentants des partenaires sociaux, associations et entreprises. «La charte est un enjeu de société et il y a deux manières de l'élaborer. La première, globale, est celle suivie par la France.

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Sans Commentaire !!!



La deuxième, choisie par notre gouvernement, est une approche par secteurs», a précisé M. Loukili. Mohamed Wakrim, conseiller au ministère de l'Agriculture, a, de son côté, plaidé pour un réalisme écologique dans la gestion de nos ressources naturelles. Il a, par ailleurs, alerté l'opinion publique sur le danger qui guette nos terres agricoles, grignotées sans cesse par la pression urbanistique, chose qui menace notre sécurité alimentaire.

Quant à l'écologiste Abdellhadi Bennis, il a déploré le processus de dégradation lent de l'environnement, alors que 36 études sur la biodiversité ont été réalisées sans qu'aucune parmi elle ne soit appliquée.

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Processus d'élaboration du projet

 

Selon le Secrétariat d'Etat à l'eau et à l'environnement (SEEE), le processus d'élaboration du projet de la Charte nationale de l'environnement comprend un avant-projet qui va servir de base aux travaux de consultations territoriales. Ces dernières permettront de refléter les attentes de tous les acteurs y compris la société civile. Cette phase comporte notamment l'étude sur les connaissances, les perceptions et les attitudes des Marocains à l'égard de l'environnement, une Journée national du lancement du débat territorial autour de l'avant-projet de Charte, débats régionaux pour faire participer l'ensemble des acteurs à ce projet sociétal et aussi création d'un site web dédié à ce projet pour informer du déroulement des travaux de préparation. Suivront après, la finalisation du projet avec capitalisation des résultats des consultations et approbation du projet lors de la 7e session du Conseil national de l'environnement.

 

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Repères :

 

P - Les organisateurs de la rencontre de Rabat ont souhaité l'inscrire dans le prolongement du colloque international «Environnement, pollution, développement», organisé en mai 1990 à Rabat. Cette réunion avait opté pour la «Déclaration de Chellah» et proclamé le 17 mai Journée nationale de l'environnement.

 

P - La réunion a été marquée par l'appel d'une jeune fille. Sabri Rita, 9 ans, accompagnée par un groupe de jeunes garçons, s'est adressée au public: «Je veux pouvoir pique-niquer dans la forêt, comme vous le faisiez quand vous aviez mon âge».

Source : Le Matin



30/11/2009
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