14.11.2009 - L'Environnement : Sur le climat, les Etats-Unis avancent à pas comptés
Sur le climat,
les Etats-Unis
avancent à pas comptés
A quatre semaines de l'ouverture du sommet de Copenhague sur le changement climatique, le paysage reste peu encourageant côté américain. Aucun progrès n'a été enregistré lors du dernier sommet entre les Etats-Unis et l'Union européenne, le 3 novembre à
A Pittsburgh, les participants s'étaient mis d'accord sur un certain nombre d'"aspirations", dont une réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050. En même temps, Barack Obama avait prévenu ses partenaires qu'il ne serait pas en mesure de signer un traité à Copenhague, la loi sur le climat ayant peu de chances d'être adoptée par le Sénat avant la fin de l'année. Le président américain a réitéré cette position lors du sommet avec l'Union européenne. Il privilégie maintenant un accord politique, qui verrait chaque pays s'engager individuellement, tout en poursuivant la négociation en 2010 en vue d'un traité contraignant.
L'administration américaine n'a pas renoncé à faire passer la loi au Congrès mais elle a été amenée à modifier sa tactique. Les sondages montrent que si les thèmes de l'indépendance énergétique et des emplois verts passent bien dans l'opinion, ce n'est pas le cas du système des marchés d'émission, auquel les Américains ne comprennent pas grand-chose.
Devant les attaques des républicains, qui ne cessent de critiquer ce qu'ils voient comme un "diktat" de l'étranger, le nom de Copenhague n'est plus prononcé. Dans ses deux derniers discours sur l'environnement, fin octobre, M. Obama a préféré ne pas évoquer les négociations internationales pour se concentrer sur la justification purement "américaine" de la réforme énergétique.
Les Etats-Unis restent l'un des pays où le scepticisme est le plus grand sur le changement climatique. Selon un sondage publié fin octobre par le Pew Research Center, la proportion d'Américains qui estiment "solides" les preuves du réchauffement a connu une forte baisse : ils étaient 77 % en 2007. Ils ne sont plus que 57 %. Pour "vendre" la réforme, les démocrates ont donc choisi de mettre en avant la création d'emplois, ou la crainte de voir l'industrie américaine être dépassée par
Le processus législatif progresse laborieusement. En juin,
Une fastidieuse bataille s'est engagée au Sénat. Les républicains de la commission de l'environnement ont pratiqué la politique de la chaise vide pendant toute la semaine, afin d'obtenir une analyse du texte par l'Agence fédérale de l'environnement (EPA). Jeudi, la présidente de la commission, Barbara Boxer, a décidé de passer outre et elle a mis le texte au vote, après avoir fait remarquer aux républicains que les réponses à leurs questions avaient été données dans les auditions qu'ils avaient malheureusement préféré boycotter. Le texte a été adopté par 11 voix contre une, en l'absence des sept républicains. Il doit encore être examiné par cinq autres commissions avant d'être soumis au vote de l'ensemble du Sénat.
Pour raccourcir les méandres législatifs, les sénateurs John Kerry et Joseph Lieberman ont mis sur pied un petit groupe de travail qui tente de parvenir à un compromis bipartisan. Le républicain Lindsey Graham, sénateur de Caroline du Sud, s'est joint à eux. Il souhaite ajouter au projet un encouragement aux forages pétroliers sur le sol américain et à la construction de centrales nucléaires.
Le président Obama effectue sa première visite en Chine à partir du 17 novembre. La préparation de Copenhague en sera un des sujets principaux. Les Américains voudraient obtenir un engagement de limitation de leurs émissions de la part de
Les Etats-Unis n'ont pas encore avancé d'objectif chiffré pour Copenhague. Le président Obama veut d'abord s'assurer des positions de ses interlocuteurs. La question se posera ensuite de sa venue éventuelle au Danemark. Il ne veut pas être embarrassé s'il n'a rien à y apporter. En même temps, en son absence, les Etats-Unis risquent de se voir attribuer une nouvelle fois le rôle de "vilains" qui était déjà le leur sous l'administration de George W. Bush.
Source : Le Monde
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Commentaire
Greenpeace décerne son bonnet d'âne à Barack Obama
Barack Obama en queue de peloton, les leaders chinois et indien plutôt bien placés, Gordon Brown le moins mauvais parmi les dirigeants européens et Nicolas Sarkozy plutôt à la traîne : Greenpeace a publié, jeudi 5 novembre, son classement des principaux chefs d'Etat et de gouvernement sur la question du climat. L'administration Obama décroche le bonnet d'âne de ce classement : "Le pire est sans doute le fait que le président Obama tente par tous les moyens d'affaiblir un accord international, en montrant du doigt les pays émergents pour masquer ses propres insuffisances", estime Damon Moglen, de Greenpeace Etats-Unis.
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