La Rabrique - Le Développement Durable . URBANISME : Est-ce le Démantèlement de l’Etat Régulateur ? La Création de la Nouvelle Rente d’Architecture conjuguée avec la Délégitimation du Travail de la Protection Civile
La Rubrique - Le Développement Durable :
URBANISME : Appel aux Bonnes Volontés et aux Personnes Averties
Est-ce le Démantèlement de l’Etat Régulateur ?
La Création de la Nouvelle Rente d’Architecture
conjuguée avec la
Délégitimation du Travail de la Protection Civile
(*) Par : ROCHDI Abdeslem
Il n’échappe pas aux personnes averties que l’Urbanisme et l’Architecture sont des facteurs qui modulent le Capital Humain et qui doivent refléter la Grandeur et l’Histoire de toute Nation. Ainsi, les systèmes adoptés doivent répondre aux besoins réels des populations et des générations futures, tout en pérennisant les Spécificités de la Nation Marocaine, le Patrimoine National Naturel et les Ressources Naturelles. Surtout que le secteur du tourisme s’oriente de plus en plus vers le tourisme écologique et culturel.
En effet, le Royaume du Maroc dispose de ses Valeurs Ancestrales propres qui ne sont ni celles de la France, ou du Qatar ou des Emirates Arabes Unies. C’est pourquoi Feu SM Le Roi Hassan II Le Visionnaire lors de la réception accordée le 14.01.1986 au premier bureau de l’Ordre des Architectes avait dressé le constat négatif de la laideur et de la Pollution Visuelle provoquée par la mauvaise qualité de « l’architecture » appliquée aux constructions Marocaines (**). Architecture qui ne reflète point les Valeurs Ancestrales de la Nation Marocaine et n’apporte aucune valeur ajoutée à la modulation de l’Humain.
Evidemment, le constat de Feu SM Le Roi Le Visionnaire est toujours d’actualité. Ce qui impose de s’interroger où est la beauté de la diversité de l’Architecture Marocaine raffinée et très ornementale de Jadis qui caractérisait le Patrimoine Culturel Marocain ? Et, où sont les magnifiques chefs d'œuvre et les différentes formes artistiques de l'art arabo-musulman qui constituent le reflet d'une histoire riche en événements et qui faisaient du Maroc le croisement de l'Orient Arabe et de la Méditerranée Occidentale ?
(**) https://www.youtube.com/watch?v=OIsSS0hqZCA
Certes le Royaume du Maroc a fourni de grands efforts en matière d’Urbanisme. Mais la qualité ne suit pas et les retombées sont trop négatives. Elles sont catastrophiques au niveau humain en créant les fractures territoriales, sociales et familiales qui ne cessent de s’amplifier en élargissant la marginalisation, la pauvreté et la souffrance. Sans omettre de mentionner les désastreuses conséquences au niveau de la santé, de l’Aménagement du territoire, de la destruction du Patrimoine Naturel National et des Ressources Hydriques.
C’est pourquoi dès que l'on soulève la chose des architectes et des bureaux d'études on relève l’absence d’une stratégie inclusive et de l’approche de Proximité. Aussi, le non respect flagrant - des fois prémédité - des normes en matière d’Urbanisme, de la Santé Publique, de l’Environnement, de l’Eau et de la Biodiversité. En effet, un pragmatique état des lieux reflète que le Maroc perd son identité culturelle en matière d’urbanisme en copiant et en standardisant le système français de la politique des chiffres. Ce système qui favorise la quantité au détriment de la qualité et du bien-être des populations et des générations futures. A titre d’exemple il est à mentionner la métropolisation archaïque à tiroirs et le prétendu habitat social qui n’est au fait qu’un « habitat insalubre officiel ». En particulier le tiroir des quartiers périphériques, l’habitat clandestin et préurbains qui sont le refuge pour le dangereux fléau de l’exode rural. Comme ils sont par excellence de véritables points noirs des faits divers. Ce sont des « Harlems à l’Américaine », au moment où le pays est appelé à relever les nombreux défis sécuritaires.
Le deuxième tiroir c’est qu’il est inconcevable de détruire les centres des villes qui sont la mémoire des centres urbains et de transformer les zones villas en zones d’immeubles de R+6 et R+8 implantés sur des rues qui ne dépassent pas les 10 m de largeur sans orientation, sans ensoleillement, sans espaces verts et sans parkings. Alors, bonjour l’humidité, les allergies, le rhumatisme et la nouvelle tuberculose qui est trop résistante aux traitements.
Délégitimation du Travail de la Protection Civile
Ainsi, la question des architectes et des bureaux d’études interpelle tout un chacun pour s’interroger sur les vraies raisons qui motivent certains architectes et quelques promoteurs immobiliers pour essayer de soustraire la Protection Civile de la Commission d’Instruction des Grands Projets. Ceci, afin de confier la mission de la Protection Civile au secteur privé. A tel point que certains ont commencé à crier victoire pour essayer d’induire l’opinion publique en erreur. Malgré que le projet du décret – N° : 2.18.577 - qui modifie et qui complète le décret N° : 2.13.424 du 24 Mai 2013 - qui a été élaboré durant le mandat de Monsieur HASSAD l’ex-ministre de l’Intérieur n’a pas encore été adopté et doit encore franchir les différentes étapes pour son entrée en vigueur.
Création de la Nouvelle Rente d’Architecture
Confier une telle mission aux organismes privés pour veiller sur la sécurité des citoyens Marocains en écartant une administration publique dont la mission fondamentale est la sauvegarde des personnes et la préservation des biens contre les risques naturels, technologiques et urbains pour satisfaire les ambitions des lobbies de l’immobilier sera une première au monde et aura des répercussions sécuritaires irréversibles dans le secteur. Ce qui signifie la création de la nouvelle rente d’Architecture au profit des architectes et des bureaux d’études dont certains ne font que copier-coller les données fournies par l’Administration Publique. Sans omettre de mentionner que depuis le lancement de la fameuse opération du « Départ Volontaire », le nombre des « Bureaux d’Etudes » n’a cessé d’augmenter, en notant que certains ne font que travailler en tant que sous-traitants des Bureaux d’Etudes Belges ou Espagnols. Il est impératif de tirer les leçons qui s’imposent des privatisations du Transport Urbain, du Ramassage des Ordures, de l’Aménagement des Espaces Verts et de la Distribution de l’Eau & de l’Electricité. Ces Privatisations qui sont entachées par de multiples dysfonctionnements n’ont pas permis aux citoyens de bénéficier de services de qualité et l’émergence d’un savoir faire national dans les domaines objet des privatisations.
Malheureusement ces groupuscules sont souvent motivés par l’argent et l’enrichissement rapide au détriment du bien être des générations futures et de l’image du pays. Ceci, au lieu d’intervenir auprès des instances compétentes pour doter la Protection Civile des moyens humains et logistiques. Et, d’exiger la présence de la Protection Civile, de la Sûreté Nationale, de la Gendarmerie Royale selon leurs compétences territoriales dans les Commissions d’approbation des différents Plans d’Aménagements, des Plans de la création des nouveaux lotissements et des opérations de restructuration. Au moins pour les doter des bornes d’incendies, des voies publiques plus larges et éviter les ruelles et les voies publiques sans issues. Afin de permettre l’intervention efficace de ces Services et de leurs engins.
Aussi, au lieu de faire le lobbying pour décrocher « une nouvelle rente de l’architecture », il faudrait s’atteler à établir une Charte Déontologique des Architectes. Et, de s’activer pour assurer des cycles de formation continue dans les domaines de l’Histoire Marocaine, de la Culture Environnementale, de l’eau, du Patrimoine Naturel National et des Changements Climatiques. Surtout que l’occupation du sol, le verre employé de plus en plus dans le bâtiment, le béton et l’asphalte sont des facteurs qui accélèrent le changement climatique. Sans négliger la refonte de l’actuelle conception anarchique de l’urbanisation soutenue de l’espace Marocain adoptée depuis le début des années 2000 qui a démontré ses limites. Car, elle n’est ni conforme aux Valeurs Ancestrales, ni aux recommandations de la COP21 et de la COP22. En effet, elle ne favorise pas la pérennité de la biodiversité, du Patrimoine National Naturel, des Ressources Hydriques et des spécificités et richesses culturelles locales et régionales. En bref, elle est un facteur qui accélère la prolifération d’une forme de laideur urbanistique dans le pays et la destruction de son patrimoine naturel.
Dans ce cadre il y a lieu de mentionner que les ténors de la mondialisation avaient attirés l’attention des décideurs que « le rouleau compresseur de la globalisation risque de détruire toute nation qui n’arrive pas à protéger et à sauvegarder ses spécificités. Et, sans tergiversation aucune le parc actuel du bâtit existant nécessite sa radiation par les bulldozers, à l’exception des constructions de l’Atlas et du Sud qui sont construites selon la méthode du « Tabout ». D’une part, pour sauvegarder la santé des Marocains. Et, d’autre part pour être en conformité avec les principes fondamentaux relatifs au réchauffement climatique.
Dans ce contexte, il est impératif de mentionner que la Protection Civile est un service qui recommande avant tout des conditions minimales pour l’implantation de certains types de projets. Tout en exigeant un nombre de dispositifs et d’installations techniques relatifs à la sécurité incendie surtout pour l’évacuation des personnes mais aussi pour limiter l’évolution et la propagation du feu dans les bâtiments en cas d’incendie. A titre d’exemple ; le nombre des issues ainsi que leurs largeurs doivent être dimensionnés proportionnellement par rapport à la densité d’occupation de chacun des locaux et des niveaux d’un même immeuble. Ces recommandations affectent dans quelques cas l’usage même du projet mais en général c’est surtout le nombre de mètres carrés constructibles qui est en jeu et par conséquent la rétribution au profit du maître d’ouvrage. C’est ce que contestent un grand nombre de promoteurs et d’architectes qui refusent de satisfaire les exigences de la réglementation de sécurité incendie.
En ce qui concerne la réglementation et devant les nombreuses dérives qui entachent l’exercice de certaines professions libérales, il est grand temps de doter l’ensemble des professions d’un serment comme c’est le cas pour les médecins et les avocats. Comme, il est impératif de redéfinir les paramètres légaux de la citoyenneté.
Le Gouvernement est devant un nouvel examen de maintenir ou d’abandonner le primordial principe du contrôle en amont que les sages du droit administratif de jadis avaient instaurés ! ! !
A bon entendeur salut ! ! !
(*) Ecologiste/ Chercheur
Acteur Associatif
(**) Vidéo du Discours de Feu Sa Majesté Hassan II ; prononcé le 14 janvier 1986, devant le corps des architectes
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