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04.03.2009 - Evénements : La CPI émet un mandat d'arrêt contre le Président Soudanais

La Rubrique – Evénements :

 

La CPI émet un mandat

d'arrêt contre le

Président Soudanais

Le président soudanais, Omar Al-Bachir, a déclaré que les accusations de la CPI sont des mensonges, et a rappelé que la CPI est incompétente au Soudan

La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé, mercredi 4 mars, avoir délivré un mandat d'arrêt contre le président soudanais, Omar Al-Bachir, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. Contrairement à l'avis du procureur, Luis Moreno Ocampo, la Cour n'a pas retenu l'accusation de génocide. Le ministère de la justice soudanais a d'ores et déjà déclaré qu'il ne coopérera pas avec la justice internationale.

Dans l'après-midi, les autorités ont expulsé une dizaine d'organisations non gouvernementales. Médecins sans frontières (MSF) dit avoir reçu l'ordre de Khartoum d'évacuer son personnel international du Darfour. Peu auparavant, le porte-parole de l'armée, cité par Radio Omdurman (officielle), avait déclaré que l'armée soudanaise réagirait "avec fermeté contre quiconque [collabore] avec la Cour pénale internationale".

Le Darfour, région située à l'ouest du Soudan, est déchirée depuis six ans par une violente guerre civile. Le conflit a fait 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés selon l'ONU. Khartoum parle de 10 000 morts. "Nos gars sur le terrain sentent une tension", souligne un responsable de la force de maintien de la paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad).

LES REBELLES PRÊTS "À RÉAGIR"

Selon la Minuad, l'armée prévoit une "démonstration de force" à El-Facher, capitale historique de l'ancien sultanat du Darfour, devenu, au début du XXe siècle, une région du Soudan. Les autorités soudanaises ont prévenu la population locale que toute déclaration publique en faveur de la CPI serait passible de répression.

"Si [les forces gouvernementales] font du mal à des civils, le Mouvement pour la justice et l'égalité va réagir", a averti Khalil Ibrahim, le chef du groupe le plus militarisé de la myriade des clans rebelles du Darfour. "Nos troupes sont prêtes à contrer toute réaction militaire du gouvernement", a indiqué un porte-parole des rebelles de l'Armée de libération du Soudan.

Dès mardi, M. Al-Bachir avait prévenu que la décision de la CPI n'aurait "aucune valeur" : "Elle ne vaudra pas l'encre avec laquelle elle aura été écrite." Le même jour, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait déclaré avoir "de lourdes preuves contre" le président du Soudan. "Nous avons plus de trente témoins différents qui diront comment il a tout dirigé et contrôlé", avait indiqué le procureur, qui avait demandé aux juges d'émettre un mandat d'arrêt contre M. Al-Bachir.

Malgré le mandat d'arrêt, ce dernier participera au sommet arabe de Doha prévu fin mars. La décision de la CPI "n'aura aucun effet sur le président Béchir qui continuera d'assumer normalement ses fonctions", a précisé le ministre d'Etat soudanais aux affaires étrangères.

Source : Le Monde



04/03/2009
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