08.04.2010 – La Conjoncture : L’Espagne au bord de la crise de Maires
L’Espagne au bord de la
crise de maires
L’Espagne est touché par une crise immobilière sans précédent. Peut-être à cause des affaires de corruption et de trafic d’influence, qui touchent un millier de maires et d’élus locaux.
Les économistes de tous poils y perdent leur latin. Comment expliquer la crise immobilière sans précédent qui frappe l’Espagne ? La clé de l’énigme réside sans doute dans les enquêtes à la chaîne qui visent un millier de maires et d’élus locaux pour corruption et trafic d’influence. Depuis cinq ans, ils ont accordé des permis de construire à des nuées de promoteurs. Résultat : un stock colossal d’appartements invendus.
Même si le scandale ne fait pas grand bruit chez nous, la lutte contre la corruption des élus locaux a commencé en juin 2008 avec l’interpellation spectaculaire du maire d’Estepona, Antonio Barrientos. Depuis, la télé espagnole diffuse quasi quotidiennement des scènes d’arrestation et le cancer du trafic d’influence a gagné tout le pays, comme à Boadilla del Monte.
La petite ville est passée à la postérité grâce à son ancien maire, contraint de démissionner au début de l’année. Arturo Gonzalez Panero est soupçonné d’être l’un des animateurs d’un puissant réseau de trafic d’influence qui s’étend de Madrid à Valence, jusqu’à
Boadilla del Monte n’est qu’une des nombreuses municipalités touchées par le scandale. D’après le ministère de l’Intérieur, près d’un millier de responsables locaux ont été arrêtés ces cinq dernières années et font l’objet d’enquêtes pour corruption. Selon des sources concordantes, plus de 3 milliards d’euros ont été saisis : du cash surtout, mais aussi des objets d’art, des voitures de luxe et même des droits sur des reproducteurs de taureaux de corrida !
À Valence, les politiques proposaient des autorisations d’organisation d’événements d’envergure internationale y compris, semble-t-il, la visite dans la ville du pape Benoît XVI en 2006. La société qui a retransmis la messe du Saint-père aurait détourné plus de 2 millions d’euros, selon le quotidien El Pais.
Les grands partis politiques commencent tout juste à prendre la mesure du problème. Les socialistes au pouvoir et les conservateurs ont prévu de faire voter au printemps une loi modifiant l’administration municipale, renforçant ainsi les contrôles.
Source : Bakchich
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