Almadina Concept

Almadina Concept

09.09.2008 - Les Valeurs Ancestrales : II . Sidna Mohammed, Sceau des Prophètes (Suite) ...

La Rubrique – Les Valeurs Ancestrales :

 

II – Sidna Mohammed,

Sceau des Prophètes

Sur la Différence des

Systèmes Chronologiques

Par : Mohammad Ibn Jarir Tabari

 

 

Selon Abou Horaira, le Prophète

Sidna Mohammed, que la

Bénédiction et le Salut
de Dieu soient sur lui, a dit :
 « Dès le début du mois de Ramadan, les

portes du ciel s’ouvrent, celles de

l’enfer se ferment et les démons sont enchaînés ».
Traduction : Association Al Imam Al Bokhari

Suite :

 

Cette année-ci j'ai ensemencé une partie du cimetière et c'est de là que provient le blé que je t'ai apporté. Le devin, fort étonné de ces explications, dit : Maintenant, c'est le tour de ma mère.

Il alla trouver sa mère et lui dit : Si tu ne m'avoues pas la vérité en ce qui me concerne, je te fais mourir. Sa mère parla ainsi : Ton père était le chef de ce peuple et possédait de grandes richesses.

Comme je n'avais pas d'enfant de lui, je craignais qu'à sa mort ses biens ne tombassent entre des mains étrangères et qu'un autre ne prît le pouvoir. Un Arabe, homme de belle figure, fut un jour l'hôte de ton père, je m'abandonnai à lui la nuit, je devins enceinte et c'est à lui que tu dois ta naissance. J'ai dit à ton père que tu avais été engendré par lui.


Le lendemain, le devin interrogea les quatre frères sur leurs paroles, en disant : Je veux que vous me fassiez connaître comment vous avez su les choses que vous dites.

Modhar, le premier, lui dit : J'ai su que la vigne était plantée sur un tombeau parce que quand nous avions bu le vin, nous devenions tristes et nous avions la figure altérée ce qui n'est pas l'effet ordinaire du vin.


Le deuxième dit : J'ai reconnu ce qui concernait l'agneau, parce que nous n'avions jamais mangé de viande plus douce que celle-là et qu'il n'y a dans le monde rien de plus doux que le lait de la chienne. Le troisième dit : Les Arabes honorent beaucoup leurs hôtes ; lorsqu'ils traitent des hôtes, ils restent avec eux et partagent leur repas mais toi, tu nous as fait servir le repas, tu nous a quittés et tu t'es mis à épier nos paroles. J'ai reconnu par là ta condition, j'ai remarqué que tu n'avais pas la gravité des Arabes et j'ai pensé qu'il y avait quelque illégalité dans ton origine. Le quatrième dit : J'ai reconnu la qualité du blé parce que le blé semé dans un cimetière donne au pain un goût de terre et j'ai trouvé ce goût dans ce pain.

Le devin leur dit : Vous êtes plus savant que moi, vous n'avez pas besoin de mon jugement. Ils répliquèrent : Quand deux personnes ont un différend, il faut un tiers pour juger qu'il soit savant ou non. Ce sont les dernières volontés de notre père qui nous a dit de nous en rapporter à ton jugement, si nous n'étions pas d'accord sur l'héritage. Le devin dit : Indiquez-moi exactement ce qu'il a laissé. Notre père, dirent-ils, a laissé de l'or, de l'argent, des chevaux, des moutons, des tapis et des vases de toute espèce et en grand nombre. Ils racontèrent ensuite ce que leur père avait donné à chacun d'eux.

Le devin dit : Laissez à Modhar tout ce que votre père avait en fait d'or et de chameaux car ces objets sont rouges. Donnez les chevaux, les esclaves blancs, l'argent et les vêtements blancs à Iyâd; les tapis et les moutons à Anmâr.


Les quatre frères acceptèrent cette sentence et s'en retournèrent.


Modhar, l'ancêtre du Prophète, devint le chef de tous les descendants de Nizâr et de la famille de Ma'add, fils d'Adnân qui se multiplièrent tant, que leur nombre fut immense. Modhar fut le chef de toutes les tribus arabes.

Il eut un fils, nommé Elyâs, qui lui succéda dans sa charge. Elyâs eut deux fils: Modrika et Tâbikha ; c'est le premier des deux qui continua la lignée du Prophète. Ces deux noms étaient des sobriquets: le véritable nom de Modrika était Amrou, celui de Tâbikha, ‘Amir.

Un jour, lorsqu'ils étaient déjà grands, ils se trouvaient avec leur père auprès de leurs chameaux et faisaient cuire quelques mets dans un pot. Les chameaux s'échappèrent.


Elyâs dit à Amrou : Va et ramène les chameaux; et il dit à Amir : Toi, fais cuire le pot.

Ayant fait ainsi, ils reçurent ce jour-là les sobriquets Modrika et Tâbikha qui lui restèrent. Elyâs réunit entre ses mains le commandement de tous les tribus de Nizâr qui demeuraient en partie dans le désert et en partie à La Mecque.


Mai
s la souveraineté de La Mecque ne leur appartenait pas, elle était entre les mains des Béni-Khozâa, car La Mecque était habitée par les descendants de Ma'adad, d'Adnân et d'Ismaël, qui formaient une population nombreuse.


A l'époque où Abraham amena Ismaël à La Mecque, il y trouva établie une tribu Djorhomite. Plus tard, des Khozâites arrivèrent, soumirent les Djorhomites, en tuèrent un grand nombre et s'établirent à La Mecque. Les Khozaïtes sont une des tribus de Sabâ qui, lors de la destruction de cette ville par les eaux, se répandirent dans le monde. Les Béni Khozâ'a vinrent à La Mecque, Tayy se fixa dans le désert, Aus et Khazradj à Yatrib, les Arabes furent donc dispersés dans le monde comme il est dit dans le Coran :
« Nous les avons dispersés de tous côtés » (Sur. XXXIV, vers. 18).

Les Arabes se composent de deux populations distinctes : les Ma'addites et les Qa'htanides. Les habitants de Sabâ et du Yemen sont Qa'htanides, et les Arabes du désert, Ma'addites. L'histoire des Djorhomites a été rapportée dans l'histoire d'Ismaël, fils d'Abraham.


Ismaël avait épousé une femme de cette tribu, et il en avait eu des fils. Ses descendants étaient répandus dans le désert, et les descendants de Ma'add et d'Adnân habitaient également et exclusivement le désert, de même que ceux de Nizar, de Modhar et d'Elyâs. De temps en temps, ils venaient à La Mecque, sans y rester.

Lorsqu'ils devinrent nombreux, une partie d'entre eux vint se fixer à La Mecque, et une partie demeura dans les montagnes. Mais la souveraineté de cette ville appartenait aux Khozâ'a. Cette souveraineté comprenait deux fonctions : Le « Hidjâba » (garde des clefs de la Kaâba) et le Siqâya (distribution des eaux). Quant aux descendants d'Ismaël, ils étaient en partie dans le désert et en partie à La Mecque.

Lorsque Elyâs
mourut, le commandement de tous les Arabes passa à son fils Modrika, qui le laissa à son fils Khozaïma, auquel succéda son fils Kinaâna, qui eut pour successeur son fils Nadhr. Celui-ci fixa sa résidence à La Mecque et devint le chef de tous les descendants de Nizâr. Son véritable nom était Qaïs ; on l'avait surnommé Nadhr, à cause de l'éclat et de la beauté de sa figure. Il voulut s'emparer de la souveraineté de La Mecque, et enlever aux Benî-Khozâ'a le Hidjaba et le Siqâya. Mais il n'y réussit pas, parce que les Khozâ'a étaient nombreux, et que ses propres gens, les descendants de Kinâna, de Khozzaïma, de Modrika et de Modhar, étaient dispersés dans le désert et dans les montagnes.

Ne pouvant pas triompher des Bénî-Khozâ'a, Nadhr leur dit : Donnez-moi le Siqâya, et gardez les clefs de la Kaâba et la souveraineté de La Mecque. Ils lui confièrent donc le Siqâya. Après lui, l'autorité passa à son fils Mâlik, puis successivement, de père en fils, à Fihr, Ghâlib, Lowayy, Ka'b, Morra et Kilâb, par lesquels fut continuée la lignée de Mohammed. Tous ces personnages exercèrent l'autorité sur les Arabes de la famille de Nizâr, jusqu'à Qoçayy, fils de Kilâb. Lorsque Kilâb mourut, son fils Qoçayy était encore un enfant à la mamelle. L'autorité et la fonction du Siqâya firent retour aux Khozâ'a.


Le véritable nom de Qoçayy fut Zaïd ; Qoçayy était un sobriquet qu'on lui avait donné parce qu'il était allé jusqu'aux limites extrêmes de l'Arabie. Voici en quelles circonstances :

Qoçayy qui était encore à la mamelle lorsque son père mourut, avait un frère, nommé Zohra, également fils de Kilâb. Leur mère était Fatima, fille de Sa'd, de la tribu de Khath'am. Après la mort de Kilâb, elle se remaria avec un homme de la tribu de Qodhâ'a, nommé Rabî'a, fils de Hazâm, qui était venu à La Mecque en pèlerinage.


Rabî'a emmena Qoçayy avec lui dans la tribu de Qodhâ'a, loin de La Mecque, vers le Yémen. Zohra, qui était déjà grand, resta à La Mecque, eut plusieurs fils et mourut dix ans après. Comme il n'y avait plus de fils de Kilâb, le Siqâya fit retour aux khozâ'ites. La mère de Qoçayy eut de son second mari un fils nommé Dorrâdj. Les deux enfants grandirent ensemble, et lorsque, vingt ans après, Rabî'a, vint à mourir, Dorrâdj lui succéda. Alors Qoçayy lui dit : Ton père a été le chef des Benî-Qodhâ'a, et tu as hérité de sa dignité. Mon père aussi a été chef, à La Mecque, des tribus de Nizâr et des descendants d'Ismaël. Je vais aller pour recouvrer mon autorité légitime.

Dorrâdj lui répondit : fais-le, et si tu dois entreprendre la guerre et que tu aies besoin d'aide, avertis-moi, je te porterai secours. Arrivé à La Mecque, Qoçayy trouva les Khozâ'a en possession des fonctions du ‘Hidjâba et du Siqâya. Ils avaient pris pour chef ‘Holaïl, fils de ‘Hobschiyya, le Khozâ'ite. Voyant que ses parents des Benî-Fihr, des Benî-Morra, des Benî-Nadhr, des Benî-Kinâna, et les descendants de Lowayy, fils de Ghâlib, étaient dispersés dans les montagnes de La Mecque et dans le désert, Qoçayy reconnut qu'il ne pourrait rien tenter contre les Benî-Khoza'a. Il resta donc à La Mecque, sans chercher à recouvrer le Siqâya. Plus tard, les gens de sa famille et ses amis se groupèrent autour de lui, lui témoignèrent du respect et reconnurent son autorité.

Quelques années après, étant devenu un personnage important, il demanda en mariage la fille du chef des Khozâ'ites, qui la lui accorda, en considération de sa noble origine et parce qu'il était le chef de sa tribu, et que son père Kilâb avait été chef de tous les Arabes.

Quelques années après, ‘Holaïl mourut. Il y avait, parmi les Benî-Khozâ'a, un homme nommé Solaïmân, fils d''Amrou, homme joyeux et gourmand, aimé des Khozâi'tes. Holail, en mourant, le désigna comme son successeur et lui remit les fonctions du Siqâya et du ‘Hidjâba.

Qoçayy se lia d'amitié avec Abou-Ghoubschân, qui, ne se souciant pas de l'autorité ni du gouvernement, vendit sa charge pour une outre de vin à Qoçayy, qui prit possession de la souveraineté de La Mecque, des clefs du temple, du ‘Hidjâba et du Siqâya. Les Benî-Khozâa s'étant réunis pour l'attaquer, Qoçayy appela ses proches et ses cousins, les descendants de Loway, fils de Ghâlib, ceux de Fihr, de Kinâna, de Khozaïma, de Modrika, d'Elyâs, de Modhar, de M'aadd et d'Adnân, en tout douze tribus, et fit la guerre aux Khozâites. Ceux-ci eurent le dessus, tuèrent un grand nombre des gens de Qoçayy et les chassèrent de La Mecque.


Qoçay
y alla demander du secours au chef de la tribu des Qodhâ'a, qui était son frère utérin. Dorrâdj vint avec une armée nombreuse.

Ceux du parti de Qoçayy qui étaient à La Mecque, ceux qui étaient répandus dans les montagnes, et la troupe qui avait été mise en fuite par les Khozâ'ites, vinrent se grouper autour de Qoçayy, et tous ensemble livrèrent une grande bataille aux Khozâ'ites, en tuèrent un grand nombre et les mirent en fuite. Qoçayy s'empara du gouvernement de La Mecque, des fonctions du ‘Hidjâba et du Siqâya et de l'intendance du temple. Quand il fut bien établi, il congédia son frère Dorrâdj, qui retourna dans sa tribu.

Qoçayy, ayant saisi le gouvernement, réunit à La Mecque les gens de sa famille, ses alliés et la tribu de Ma'add, fils d' ”Adnân, les y fit demeurer et leur donna les maisons des Benî-Khozâ'a.


Quand il les eut tous rassemblés dans la ville, il les appela Qoraïsch, ce qui signifie en arabe une réunion d'hommes. On n'avait jamais auparavant employé ce nom.
Depuis lors les Arabes désignent Qoçayy par le nom de Qoraïsch.


Les Béni-Khozâ'a, après avoir été mis en fuite, ne pouvant pas rester dans le désert, revinrent à La Mecque, se mirent sous la protection de Qoçayy, conclurent un traité avec lui et reconnurent son autorité. Qoçayy leur accorda sa protection, mais il ne les laissa pas à La Mecque ; il leur assigna des demeures dans les montagnes autour de la ville.

Qoçayy était donc en même temps chef des Khozâ'a, des Qoraïsch et de La Mecque. Il était bienveillant envers le peuple, avait soin des pauvres et passait son temps à rechercher et à examiner la condition de chacun et donnait des secours à ceux qui étaient dans une position difficile.


Quoi qu'il n'eût pas une grande fortune, le bien qu'il faisait aux pauvres avait plus de valeur, par la bénédiction qui y était attachée, que les bienfaits des autres. En outre, il prenait aux riches pour donner aux pauvres, dont il était le soutien. Les Beni-Khozâ'a étaient soumis au peuple de Qoçayy, qui leur avait accordé sa protection.

Les hommes de Qoçayy s'appelaient Qoraïsch depuis le jour où il les avait réunis : c'est d'eux que les Qoraïschites actuels tirent leur origine. Quelques-uns disent que le nom de Qoraïsch signifie «investigation». En effet, Qoçayy s'informait de la position de ses citoyens, des étrangers, des pauvres et des nécessiteux, qui venaient chaque année pour le pèlerinage. Tous ceux qui étaient dans le besoin étaient entretenus par lui jusqu'à leur départ. Chaque année, Qoçayy faisait contribuer les tribus arabes à l'entretien des pèlerins et lui-même y contribuait de ses propres ressources, en leur donnant un potage composé de dattes et de lait, mets que les Arabes appellent «haïs».

Source : Le Matin

A suivre…



10/09/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 1685 autres membres