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10.11.2008 - Evénements : OBAMA commence à bâtir son équipe

La Rubrique – Evénements :

Barack OBAMA commence
à bâtir son équipe

 

 

Rahm Emanuel a accepté jeudi le

poste de secrétaire général de la

Maison-Blanche. Les nominations

suivantes pourraient

intervenir rapidement,

en particulier au Trésor.

Au soir de son triomphe, Barack Obama a fait annuler le feu d'artifice prévu dans le ciel de Chicago, l'estimant inapproprié dans la période que traversent les États-Unis. C'est aussi ce contexte, marqué par deux guerres et une grave crise économique, qui l'a poussé à ouvrir sans délai la période de transition.

Dès mercredi, le président élu a offert le poste clé de secrétaire général de la Maison-Blanche à Rahm Emanuel, l'un de ses proches, qui l'a accepté jeudi. Issu comme lui de Chicago, qu'il représente à la Chambre basse depuis six ans, Emanuel, 49 ans, ancien conseiller de Bill Clinton à la Maison-Blanche, a plusieurs atouts dans sa manche. D'une loyauté sans faille à l'égard d'Obama, auréolé d'une réputation de grande efficacité, il connaît de l'intérieur les rouages de l'exécutif et du législatif. Il fut l'un des architectes de la stratégie qui permit aux démocrates de ravir la majorité au Congrès en 2006.

Ses manières parfois brutales lui ont valu le surnom de «Rambo» au Capitole, où il ne compte pas que des amis, même s'il y est respecté dans les rangs républicains. Auprès du prochain président, il sera «l'applicateur» de la nouvelle politique, certains disent le «méchant flic», chargé de maintenir l'ordre dans les rangs, laissant le rôle de conciliateur au titulaire du Bureau ovale. «Emanuel ne fait pas de prisonniers, dit un fonctionnaire du Congrès, mais il est concentré sur l'objectif et produit des résultats.»

Ce danseur classique de formation, grand lecteur et adepte de la natation, amputé d'un doigt lors d'un job d'étudiant dans un fast-food, n'incarne pas le «changement de style» promis par Obama. Après avoir quitté la Maison-Blanche, il a passé trois ans dans une banque d'affaires. Au Congrès, il a escaladé en un temps record la hiérarchie de la Chambre basse, où il préside le groupe parlementaire démocrate. Avec un œil sur le perchoir du «speaker» (président de la Chambre), il a un peu hésité avant d'accepter la proposition d'Obama : «C'est un choix personnel sur ce que je souhaite faire dans ma carrière et pour ma famille, a-t-il expliqué. Je connais la Maison-Blanche et je sais ce que cela implique.»

Jeux de rôles

Un complexe jeu de rôles doit maintenant s'ouvrir. Si Robert Gates, l'actuel secrétaire à la Défense, était maintenu dans ses fonctions, un démocrate hériterait sans doute du Département d'État : l'ancien candidat à la présidence John Kerry, tout juste réélu sénateur du Massachusetts, fait figure de favori. À l'inverse, si Gates déclinait l'offre, un démocrate pourrait aller au Pentagone (on parle de Richard Danzig, ancien secrétaire à la Marine, ou de John Hamre, ancien secrétaire adjoint à la Défense). Un républicain aurait alors ses chances pour le Département d'État (l'ancien sénateur Chuck Hagel ou l'ancien président de la commission des Affaires étrangères Richard Lugar).

De nombreux autres postes sont à pourvoir, mais aucun n'est plus urgent dans le contexte économique que celui de secrétaire au Trésor. Larry Summers, 54 ans, dernier titulaire de la fonction sous Bill Clinton, est le plus souvent cité. Depuis l'été dernier, il occupe une place dominante parmi les conseillers économiques d'Obama. Toutefois, son caractère abrasif ne colle pas avec l'image que celui-ci veut projeter. En 2006, Summers avait été forcé de démissionner de la présidence de Harvard après avoir déclaré que la sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques était «le résultat de problèmes d'aptitudes intrinsèques».

S'il n'est pas retenu, le patron de la Fed de New York, Tim Geithner, 47 ans, aurait le profil. Mais Obama le connaît peu et devrait lui trouver un remplaçant au poste crucial qu'il occupe actuellement. Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale, se verrait davantage à la tête de la commission annoncée par le prochain président pour superviser les 700 milliards de dollars injectés dans les marchés financiers. Robert Rubin, ancien titulaire du poste sous Clinton, présente l'inconvénient de travailler pour Citigroup, l'un des bénéficiaires des largesses fédérales.

«Briefing» quotidien

Avec deux échéances rapprochées (un sommet du G20 le 15 novembre et une session extraordinaire du Congrès le 17), le président élu veut avancer vite, mais «sans précipitation». Depuis jeudi, il a droit à un «briefing» quotidien des responsables du renseignement, similaire à celui que reçoit chaque matin le président. L'Administration Bush a mis 11 000 m² de bureaux à la disposition de son équipe de transition à Washington. Le nouvel élu a nommé à sa tête trois de ses proches : Pete Rouse, son chef de cabinet au Sénat, Valerie Jarrett, amie et confidente du couple Obama, et John Podesta, ancien de l'équipe Clinton.

Obama doit s'entretenir aujourd'hui à Chicago avec ses conseillers économiques, parmi lesquels Larry Summers et Robert Rubin, ancien secrétaire au Trésor, ainsi que Paul Volcker, et tiendra sa première conférence de presse depuis son élection. Il aura lundi ses premiers entretiens de président élu avec le sortant George W. Bush sur les grands dossiers comme l'Irak et l'économie.

Source : Le Figaro



10/11/2008
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