Almadina Concept

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11.02.2010 - Des satellites pour produire de l'énergie dans l'espace

La Rubrique – Le Développement Durable :

 

Des satellites pour produire de

 l'énergie dans l'espace

 

La société Astrium envisage de construire à l'horizon 2020 un démonstrateur capable de capter l'énergie solaire et de la transmettre vers la Terre par laser infrarouge.

Eruption solaire photographié par la

NASA en 2002.

Capter l'énergie solaire dans l'espace et la transmettre à la Terre par laser infrarouge : tel est le projet ambitieux qu'Astrium, la filiale spatiale d'EADS, espère concrétiser à l'horizon 2020. «L'espace a été le grand absent du sommet de Copenhague sur le climat», a déploré mardi, devant la presse, son président François Auque, en rappelant l'immense contribution des satellites à la compréhension de la «machine» climatique (Nimbus, Landsat, Spot, Envisat…) et en mettant l'accent sur le potentiel futur des technologies spatiales, trop souvent ignoré des décideurs et du grand public.

«Nous recherchons des partenaires pour mettre au point un démonstrateur d'une puissance de 20 à 50 kW capable de fournir une source d'énergie propre et inépuisable, poursuit-il. À terme, il sera possible d'alimenter en électricité solaire des bateaux, des zones isolées ou sinistrées, comme c'est le cas en ce moment en Haïti, mais aussi desavions ou des stations fixes au sol.»

Le concept en soi n'est pas nouveau. Dès les années 1970, des projets du même type ont fleuri un peu partout, sans jamais aboutir, faute de crédibilité tant sur le plan technique qu'économique. Mais, aujourd'hui, avec la raréfaction des ressources énergétiques fossiles (pétrole notamment) et la problématique climat, la donne a radicalement changé.

«Le bilan énergétique de la planète ne va pas dans le bon sens, note Robert Lainé, directeur technique d'Astrium et l'un des inspirateurs du projet. La Terre est un système fermé. À long terme, le seul moyen d'équilibrer ce bilan consiste à aller chercher l'énergie à l'extérieur, autrement dit celle qui nous est fournie gratuitement par le Soleil.»

Complexes orbitaux

 

Ensuite, contrairement à il y a trente ans, l'industrie spatiale maîtrise un certain nombre de technologies clés, comme les satellites de forte puissance, les miroirs, le photovoltaïsme et, bien sûr, le rayonnement laser, dont on fête cette année le cinquantenaire de la découverte.

«Outre l'amélioration de l'efficacité du transfert d'énergie par laser, l'essentiel de ce qu'il reste à développer dans les prochaines années concerne les équipements de réception au sol», confie M. Lainé. Mais les travaux menés par Astrium en collaboration avec l'université britannique de Surrey ont donné des résultats encourageants : le rendement énergétique de la réception du faisceau, mesuré sur des diodes, peut atteindre 80 %, un niveau exceptionnellement élevé.

 

Autre avantage de ces futures centrales orbitales : les grandes quantités de chaleur produites lors de la transformation de l'énergie solaire en électricité, dont le rendement atteint au mieux 20 ou 25 %, seront dissipées dans l'espace. Seule l'énergie utile, le laser, sera acheminée vers la Terre.

 

«Sur le plan sanitaire, il n'y a aucun problème, dans la mesure où nous travaillons dans l'infrarouge (longueur d'ondes de 1,5 micron) avec un faisceau dont la puissance au sol est équivalente à celle du rayonnement solaire, soit 1 000 watts par mètre carré», assure Robert Lainé. Les Japonais, qui travaillent sur un projet du même type, ont opté quant à eux, pour une transmission par micro-ondes qui risque néanmoins d'être moins bien acceptée par les populations.

Astrium envisage de capter l'énergie

solaire dans l'espace et la

                  transmettre à la Terre par laser infrarouge.

 

Une fois le démonstrateur mis sur orbite et validé, soit aux alentours de 2020, l'étape suivante pourrait se traduire par l'assemblage progressif, au fur et à mesure des besoins, d'un ou plusieurs complexes orbitaux d'une puissance pouvant atteindre plusieurs gigawatts, l'équivalent de plusieurs centrales nucléaires.

 

«Bien sûr, il ne s'agit pas de la seule et unique solution. On ne passera pas du tout-pétrole au tout-spatial, mais ce sera une contribution possible aux défis énergétiques futurs», avertit Robert Lainé, qui recherche des partenaires pour mener le projet à bien «en Europe, ou ailleurs, et pas forcément avec des investisseurs institutionnels».

Source : Le Figaro



11/02/2010
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