14.03.2010 - La Conjoncture . LA CHINE : "Atelier du Monde", manque de bras
"Atelier du monde", manque de bras
Avec sa petite cour intérieure où s'entassent les baluchons des nouveaux arrivants et sa salle de spectacle aux murs couverts de photos du fondateur, Quanshun Human Ressources a des allures de camp de jeunes pionniers. Située au coeur de Pinghu Town, un bourg-dortoir à quelques dizaines de kilomètres de Shenzhen (province du
Un atelier qui manque de main-d'oeuvre bon marché. L'agence croule donc sous les demandes. "Nous avons constamment une vingtaine d'usines qui nous contactent. La plupart embauchent de 30 à 50 personnes. Certaines de 300 à 400 et parfois 2 000", explique Hu Junfu, le vice-directeur, dans un bureau ouvert à tous les vents où trône un poster de Mao.
Une troupe de jeunes, bol de fer-blanc à la main, se rend à la distribution de soupe de nouilles. Après le repas, ils regarderont un film sur Zhang Quanshou, fondateur de
"PÉNURIE STRUCTURELLE"
Avec pédagogie, l'entrepreneur et député, qui joue de sa ressemblance étudiée avec le Grand Timonier, incite ses ouailles à faire honneur à
"Notre cible, ce sont les jeunes les moins éduqués, qui ont du mal à trouver du travail, admet M. Hu. On tente de leur inculquer l'importance du travail et de pouvoir gagner de l'argent. Sinon, ils ne restent pas." Une centaine d'agents recruteurs sillonnent le Henan en quête d'ouvriers, acheminés en bus à Shenzhen.
Désormais, ceux qui arrivent le matin trouvent souvent une usine le soir, assure M. Hu. Dans le Guangdong ou ailleurs. Car plus que le rebond des exportations, c'est la course à la baisse des coûts qui fait prospérer les agences d'intérim, notent les observateurs. Malgré l'adoption en 2008 de lois plus protectrices pour les travailleurs sur le contrat de travail, les usines, à la recherche de plus de flexibilité, externalisent les risques sociaux en ajustant leurs besoins de main-d'oeuvre au gré des saisons.
Les ouvriers sont en réalité moins payés. "En cinq ans, la part des jeunes nés après
Les nouvelles recrues de
Li Peng, 25 ans, arrivé après 96 heures de train de la région de Mandchourie, est moins enthousiaste : il découvre qu'il ne pourra toucher qu'un quart de son salaire chaque mois. Or, dit-il, il aime dépenser. Il n'a aucune envie de travailler longtemps en usine : le jeu n'en vaut pas la chandelle. Il choisira une usine ce soir, puis il fera autre chose. Serveur ou coiffeur.
Source : Le Monde
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