30.09.2008 - A Méditer . . . : La Crise Financière . Dexia : 6,4 Milliards injectés
Dexia :
6,4 Milliards injectés par les Gouvernements Belge et Français
La ministre de l'économie Christine
Lagarde a salué l'accord trouvé dans la
nuit de lundi à mardi entre les Gouvernements
Belge, Français et Luxembourgeois pour
renflouer le bancassureur.
Il était du « devoir et de l'intérêt » de
l'Etat Français d'agir, a-t-elle estimé.
L'Etat français « a considéré qu'il était de son devoir et de son intérêt » de venir en aide, aux côtés des gouvernements belge et luxembourgeois, de la banque franco-belge Dexia, a déclaré, mardi 30 septembre, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. « Il y avait un risque que l'établissement ne passe pas la journée, ce qui aurait constitué un risque systémique pour la stabilité du système financier », a-t-elle estimé.
Après avoir renfloué Fortis, les gouvernements belges et français ont volé au secours, dans la nuit de lundi à mardi, de la banque Dexia, pour éviter que la tempête financière ne fasse une nouvelle victime en Europe. Son cours avait dévissé la veille en Bourse en perdant près de 30%. Le capital du bancassureur franco-belge est désormais détenu à la majorité par les pouvoirs publics de ces deux pays. L'accord a été trouvé après une longue nuit de négociations à Bruxelles : ce seront 6,4 milliards d'euros qui seront injectés dans Dexia par
l'Etat indispensable
Selon Christine Lagarde, « l'opération au capital et la souscription au capital du groupe interviendra dans les 15 jours ». « Il était indispensable que l'Etat intervienne et souscrive au capital de Dexia pour deux raisons », a-t-elle précisé. D'une part, « pour permettre la continuité du financement des collectivités locales » : Dexia « finance la moitié des collectivités territoriales françaises », a-t-elle rappelé. « D'autre part parce qu'en raison de la taille de l'établissement et du rôle qu'il joue sur les marchés, il était indispensable de recapitaliser pour assurer la stabilité du système financier », a ajouté la ministre.
Dexia
avait 605 Milliards d'euros
d’actifs fin 2007
Christine Lagarde s'est félicitée de la réaction « très rapide, en moins de 24 heures de trois pays européens, qui ont permis la recapitalisation et le rétablissement d'un groupe qui était menacé ». « Dans la journée de lundi, la société Dexia a été particulièrement attaquée », sur les marchés, a poursuivi la ministre. « Il en est résulté, dans le courant de l'après-midi, une situation de liquidité, de nature, si elle n'était pas résolue dans des délais rapides, à la conduire en situation de défaillance probablement dès le lendemain », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, « les Etats ont convenu de revoir les organes de gestion, ce qui est une façon élégante d'indiquer la décision de procéder au remplacement des dirigeants », a dit Christine Lagarde.
Les deux dirigeants de Dexia, Pierre Richard et Axel Miller, ont démissionné mardi de leurs fonctions.
Pour Christine Lagarde, les ministres des Finances de l'Union européenne devront se demander dans quelle mesure ils doivent « travailler de manière encore plus étroite et encore plus concertée » qu'ils ne l'ont « fait jusqu'à maintenant si c'était nécessaire ».
Le PS approuve
Les députés PS se sont ralliés au plan de renflouement de Dexia décidé par les gouvernements français et belge. « L'unité nationale, quand il s'agit de saluer une décision qui a été prise, je trouve cela normal et légitime », a déclaré à la presse le président PS de la commission des Finances Didier Migaud. "Après, cela ne veut pas dire que l'on approuve toute la politique qui est conduite. Les difficultés de
Le renflouement de Dexia « coûte trois milliards d'euros, c'est-à-dire que les contribuables sont appelés à la rescousse d'une banque, mais je crois que cette mesure était indispensable », a ajouté le vice-président du groupe PS Jérôme Cahuzac. « Il était inimaginable de laisser s'écrouler cette banque, qui est celle des collectivités locales », a ajouté le député-maire PS de Villeneuve-sur-Lot.
Buffet exige des contreparties »
La secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, a estimé quant à elle que l'Etat devait imposer des « contreparties » à la banque Dexia, en limitant son octroi de prêts à taux variable qui « étranglent » les collectivités locales.
« Si Dexia augmente les taux d'intérêt des prêts, les collectivités seront contraintes d'augmenter les impôts locaux, et au final, de faire payer par les populations les conséquences de la crise financière », ajoute Marie-Georges Buffet. « Nicolas Sarkozy doit exiger que Dexia donne publiquement des garanties sur le maintien des taux d'intérêt pour l'ensemble des collectivités territoriales », ajoute-t-elle.
La France injecte 3 milliards
L'accord prévoit que les autorités fédérales et régionales et les investisseurs institutionnels belges injecteront 3 milliards d'euros dans le groupe, le gouvernement français et
Alors que les gouvernements belge et français souscriront à une augmentation de capital, le gouvernement luxembourgeois souscrira à une émission d'obligations convertibles en actions, comme pour Fortis. « Nous avons sauvé Fortis et Dexia, mais au-delà, c'est l'ensemble du système financier qui est consolidé par cette action concertée des trois gouvernements », a estimé le ministre luxembourgeois du Budget, Luc Frieden.
La répartition de l'effort de renflouement entre pouvoirs publics et actionnaires existants est la suivante: côté belge, le gouvernement fédéral, les autorités régionales et les actionnaires institutionnels (holding Arcofin et assureur Ethias) mettent un milliard chacun. Côté français, le gouvernement va mettre un milliard et
Minorité de blocage
pour l'Etat Français
Le capital de Dexia se répartit actuellement entre, côté belge, Arcofin (17,7%), les communes belges (16,2%), Ethias (6,3%), et côté français, l'assureur CNP (2%) et
A l'issue de l'opération, la partie belge détiendra toujours « la part la plus importante » de Dexia, selon le ministre belge des Finances, Didier Reynders. L'Etat français et
Dans le même temps, les deux dirigeants de la banque, Pierre Richard et Axel Miller, ont annoncé leur démission pour « tirer les conclusions de la crise financière actuelle et de son impact sur le groupe Dexia », selon un communiqué.
Les marchés européens rassurés
Le renflouement de l'établissement semblait rassurer les investisseurs. Après une période de suspension de sa cotation, l'action Dexia a repris plus de 10% à
Le sauvetage de Dexia intervient un peu plus de 24 heures après que les gouvernements belge, luxembourgeois et néerlandais aient décidé, dimanche soir, de renflouer le groupe belgo-néerlandais Fortis, un autre pilier de la bancassurance du Benelux, à hauteur de 11,2 milliards d'euros.
Fortis a été la première banque européenne à subir de plein fouet la tempête qui balaie le secteur financier américain depuis mi-septembre, faisant craindre une contagion sur l'ensemble du continent.
Source : Le Nouvel Observateur
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