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15.07.2008 : La Rubrique - Evénements : Rapprochement «historique» entre la Syrie et le Liban

La Rubrique – Evénements :

Rapprochement «historique»
entre la Syrie et le Liban

Les deux pays ont décidé de nouer des relations

diplomatiques et d'ouvrir des ambassades dans

leurs capitales respectives, décision

annoncée à Paris après une série d'entretiens sous

l'égide de Nicolas SARKOZY.

 

 

Nicolas Sarkozy est en passe de réussir son audacieux pari. Le chef de l'Etat français a en effet annoncé samedi à Paris l'ouverture prochaine, qu'il a qualifiée d'«historique», de relations diplomatiques entre la Syrie et le Liban, à l'issue d'un entretien avec leurs deux présidents Bachar al-Assad et Michel Sleimane. Cette annonce est intervenue à la veille du baptême de l'Union pour la Méditerranée (UPM), voulue par le président français mais pour lequel il a enregistré un défection de taille : celle du roi du Maroc Mohammed VI, qui sera remplacé par son frère, le prince Moulay Rachid.

Au terme d'un marathon diplomatique minutieusement réglé, Nicolas Sarkozy a lui-même annoncé devant la presse, à l'Elysée, que la Syrie et le Liban avaient décidé l'ouverture croisée d'ambassades, plus de soixante ans après leur indépendance. «Je voudrais dire combien pour la France, c'est un progrès historique que la volonté du président Bachar al-Assad d'ouvrir une représentation diplomatique au Liban, et que le Liban ouvre une représentation diplomatique en Syrie», a déclaré Nicolas Sarkozy en présence de ses deux homologues et de l'émir du Qatar, Cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani. «Vous comprendrez que pour nous, Bernard Kouchner et moi, cette annonce, cette confirmation, cette volonté est absolument historique», a insisté le président français, manifestant sa satisfaction.

 

Nicolas Sarkozy en Syrie en septembre

 

 

Les présidents syrien et libanais ont confirmé la nouvelle. «Notre position est qu'il n'existe aucun problème pour l'ouverture d'ambassades entre la Syrie et le Liban (...) nous examinerons cette question dans un avenir très proche», a indiqué Bachar al-Assad. Michel Sleimane a assuré que Damas et Beyrouth allaient «se concerter pour mettre cet accord en oeuvre le plus tôt possible». Immédiatement après cette annonce, le président Sarkozy a annoncé qu'il se rendrait à Damas en «septembre». Ce voyage, évoqué depuis plusieurs jours par son entourage, met un terme à la quarantaine imposée par la communauté internationale, et la France, après l'assassinat en février 2005 de l'ex-premier ministre libanais Rafic Hariri.

 

Une enquête internationale a mis en cause le rôle des services secrets syriens dans l'attentat qui a coûté la vie à Hariri, même si Damas a toujours nié y avoir été mêlé. La visite du président Assad à Paris et sa présence annoncée au défilé du 14 juillet lundi, ont suscité un tollé. Sept mois après la visite très controversée à Paris du colonel Mouammar Kadhafi, gauche et ONG ont dénoncé l'accueil de cet autre «dictateur». Nicolas Sarkozy a assuré devant la presse avoir évoqué avec son homologue syrien «de façon très franche la question des droits de l'Homme». «Nous avons encouragé le président Bachar al-Assad à faire des pas supplémentaires dans cette direction».

 

Les deux hommes n'ont par contre pas évoqué la question du tribunal international sur l'assassinat de Rafic Hariri car «c'est un sujet qui n'est pas négociable, pas discutable», a assuré l'Elysée. Le premier secrétaire du PS François Hollande a regretté qu'ait été ainsi «occultée» cette exigence. «Je veux croire que la visite de Nicolas Sarkozy à Damas permettra de rectifier cet oubli», a-t-il ajouté.

 

Nicolas Sarkozy a également salué «le développement des pourparlers pour l'instant indirects entre la Syrie et Israël» et s'est déclaré prêt, à la demande du président Assad, à jouer «aux côtés des Etats-Unis» le rôle de «parrain» une fois que ces négociations seraient directes.Nicolas Sarkozy doit poursuivre dimanche matin ses consultations diplomatiques, en recevant le premier ministre turc Recip Tayyip Erdogan puis le premier ministre israélien Ehud Olmert et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Source : Le Figaro

 



15/07/2008
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