Almadina Concept

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19.12.2009 - L'Environnement : La Mascarade de Copenhague, les réactions à la fin mouvementée

La Rubrique – L'Environnement :

 

NDLR : La Mascarade de Copenhague

 

Les réactions à la fin

mouvementée de Copenhague

 

Voici toutes les réactions au projet

 d'accord, signé vendredi 18 décembre au

Sommet de Copenhague.

Dans le monde


- Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU : "Ce n'est peut-être pas tout ce que nous espérions, mais cette décision de la conférence des parties est une étape essentielle".

- Barack Obama, président des Etats-Unis : C'est un accord "significatif" et "sans précédent" mais les progrès sont "insuffisants". Un accord légalement contraignant sera "très difficile" et prendra du temps.

- l'Union européenne, par la voix du Premier ministre suédois Fredrick Reinfelt dont le pays assure la présidence : "Ce n'est pas un accord parfait, il n'est pas de nature à répondre à la menace climatique". "Mais c'est un début sur lequel nous devons construire". "Je ne vais pas cacher ma déception par rapport aux ambitions, sur ce point le texte est bien loin de ce que nous attendions".


"C'est un premier pas, mais il en faut beaucoup d'autres".

- Le G77, par la voix du délégué soudanais Lumumba Stanislas Dia-Ping, dont le pays préside le G77 (130 pays en développement) : L'accord obtenu est "le pire de l'histoire, il appelle l'Afrique à signer un pacte suicidaire". "C'est une solution fondée sur des valeurs qui ont envoyé six millions de personnes dans les fours en Europe". "Pour le moment, il n'y a pas d'accord"."Si un seul pays dit 'non', il n'y aura pas d'accord et de nombreux pays ont dit qu'ils refuseraient".

- Lars Loekke Rasmussen, Premier ministre danois : "Nous avons fait la différence, le Danemark peut en être fier", ayant réussi à "bâtir un pont historique entre les parties dans les négociations". "Je ne crois pas qu'on puisse trouver des exemples dans l'histoire où, dans une même salle, on a vu des présidents américain, brésilien, sud-africain, indien et des chefs d'Etat européens et des petites îles les plus menacées par le réchauffement, faire un travail de groupe". "Le Danemark ne peut pas fournir le résultat des négociations. Je ne peux pas dire à la Chine et aux Etats-Unis: vous devez faire ceci ou cela".

- Le représentant de l'archipel de Tuvalu : Cet accord est " une poignée de petite monnaie pour trahir notre peuple et notre avenir". Les petites îles militent pour que le réchauffement soit contenu à 1,5°C, sous peine d'être envahies par les flots. "Cette conférence concerne notre avenir", avait insisté le Premier ministre de Tuvalu Apisai Ielemia.

 

"Nous avons subi une pression considérable pour accepter un accord fondé sur la limite des 2°C. Nous n'allons pas y céder, ce n'est pas négociable. Tuvalu ne changera pas de position". "Nous n'avons nulle part où aller, nous aurons juste à subir quand les énormes cyclones nous frapperont. Nous n'avons aucune montagne sur laquelle nous réfugier".

- La Bolivie, le Venezuela et Cuba : Le Premier ministre danois, Lars Loekke Rasmussen, a "fait obstacle à la démocratie et à la transparence" et conduit " un coup d'Etat contre les Nations unies". "Il n'y a aucun consensus autour de ce document, nous ne voulons pas en discuter", a déclaré la représentante vénézuélienne. Pour Cuba, le président américain Barack Obama s'est conduit "comme un empereur" et a annoncé "un accord qui n'existe pas".

- Ed Miliband, ministre britannique de l'Environnement : Ce texte doit être transformé en "décisions de la conférence" pour être rendues "opérationnelles". "C'est la meilleure chose à faire, sinon nous ne pourrons pas activer ces ce qui désavantagerait beaucoup de gens à travers le monde".

- Todd Stern, chef de la délégation américaine : Il est "décevant de voir notre travail non reconnu, voire déshonoré par certains qui ont participé" aux négociations.

- Kevin Conrad, délégué de la Papouasie Nouvelle-Guinée : C'est un texte, "même imparfait, (qui) montre la volonté de nombreux pays industrialisés de réduire leurs émissions" de gaz à effet de serre et dont "beaucoup de faiblesses sont dues au G-77".

- Kevin Rudd, Premier ministre australien  : "Il y avait un risque que ces négociations échouent et on aurait eu un triomphe de l'inaction sur l'action". "A la place, nous avons obtenu un résultat qui implique de l'action. Cela représente un progrès substantiel". "Les positions prises par diverses nations dans ces négociations ont été particulièrement intransigeantes", a-t-il conclu, sans citer de pays.


En France


- Nicolas Sarkozy, président de la République : "L'accord n'est pas parfait" mais c'est "le meilleur accord possible". "Nous avons choisi d'approuver cet accord" qui résulte d'une négociation "extraordinairement difficile parce qu'elle engage la planète entière".

- Martine Aubry, première secrétaire du PS : "Ce qui fait défaut à Copenhague, c'est la volonté de changer les règles de production et de partage des richesses". "Les responsabilités de ce fiasco sont multiples". "L'échec est aussi celui des pays industrialisés à proposer aujourd'hui aux pays du sud, les émergents comme les plus pauvres, un autre modèle de développement que celui qui a justement conduit le monde là où il est". "L'incapacité à trouver un compromis à la hauteur de la menace confirme qu'il n'est pas possible de concilier, d'une part les règles économiques mondiales actuelles, dominées par la compétition économique sans frein et le dumping entre les pays et, d'autre part, les exigences écologiques". "Dans ce contexte, il est urgent que l'Union européenne retrouve le rôle moteur qu'elle avait joué à Kyoto".

- Nicolas Hulot, écologiste français : "C'est de l'improvisation, cela faisait deux ans qu'on travaillait pour arriver à ce résultat". "C'est consternant et affligeant". "La diplomatie française, avec Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo, a été en pointe. Ils ont fait leur boulot". La France a été "digne et agressive".

- Brice Lalonde, ambassadeur de France pour le climat : "Un seul grand pays (la Chine) s'est opposé" à l'accord. "Les procédures (des Nations unies) nous menaient dans l'impasse. Les chefs d'Etat se sont mis à la tâche pour essayer de nous aider", ajoute-t-il en se disant "profondément blessé par les soupçons portés contre nous".

- Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie : "Il s'agit d'un accord politique entre chefs d'Etat, pas d'un contrat, par lequel les dirigeants ont tenté de relancer la machine".

- Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche : "Copenhague apparaît d'ores et déjà comme un échec brutal et immédiat, aux conséquences durables. L'égoïsme des États a dominé cette conférence qui aurait dû être un moment de rassemblement. Avec de tristes affrontements entre pays développés et pays à forte croissance, le tout au détriment des pays les plus pauvres". "L'activisme français n'a rien pu modifier, l'engagement européen non plus; voilà une Union Européenne affaiblie pour ne pas dire aphone". "la situation (climatique) exige des accords directs entre les forces économiques, sociales et écologiques pour avancer sur le terrain quoi qu'il arrive du côté des États par ailleurs".

- Aurélie Filippetti, secrétaire nationale du PS aux questions énergétiques : Cet accord "se résume à un catalogue de bonnes intentions". "L'absence de l'objectif de 50% de réduction des émissions de gaz a effet de serre d'ici 2050 est un échec lourd de conséquences". "Les chefs d'Etat et l'ONU qui ont été incapables de se mettre d'accord sur une menace qui concerne toute l'Humanité portent ainsi une grave responsabilité devant les générations futures".

- Christian Estrosi, UMP, ministre de l'Industrie : "Il ne sert à rien de pleurer pendant des jours et des semaines, il faut reprendre le combat".


"Je suis d'une part déçu par la conclusion du sommet; la France a multiplié les efforts pour faire bouger les lignes, mais les inerties et les égoïsmes n'ont pu être surmontés".


"Nous sommes naturellement tristes et déçus mais il ne sert à rien de pleurer pendant des jours et des semaines, il faut reprendre le combat, le temps que nous utiliserons pour pleurer sur cet échec c'est du temps perdu pour préparer les prochaines échéances", a ajouté le ministre. "L'heure n'est pas aux jérémiades mais à se remonter les manches".


"La seule voie, c'est d'intensifier la pression pour avancer dans six mois à Bonn et dans un an au Mexique !".


Il a jugé "indécentes" certaines réactions à l'égard de la France, dans l'opposition ou dans la presse, alors que Nicolas Sarkozy "est apparu à Copenhague, comme dans les semaines qui ont précédé, comme celui qui aura été le plus combatif pour arriver au moins à un accord qui ouvre toutes les portes pour l'avenir".
Mais "comme le président l'a indiqué lui-même, à 120 nations, un système fondé sur le consensus ne permettra jamais d'aboutir à des avancées significatives", a-t-il conclu.

Source : Le Nouvel Observateur



19/12/2009
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